Nous revoici pour une nouvelle aventure un peu plus spéciale que les précédentes, car j’ai eu la chance de me faire inviter durant deux jours, pour visiter un petit bout du Japon pas très loin de Tokyo. Plus exactement à l’ouest de Tokyo dans la préfecture de Saitama, dans une petite ville entourée de montagnes, dans la ville de Chichibu.
Chichibu est une ville qui se situe dans une sorte de cuvette au milieu de la montagne, ce qui lui donne de magnifiques paysages et de belles couleurs tout au long de l’année. Elle possède aussi une grande montagne qui en est même son symbole et qui est bien connue dans l’industrie Japonaise pour sa production de ciment (ça lui donne même une forme de pyramide bien particulaire). Dans l’histoire, Chichibu était aussi très connu pour la production de fil et de verres à soie. La qualité et la réputation de cette soie ont d’ailleurs traversé les continents pour arriver jusqu’à la France où cette qualité était très prisée.
Pour en revenir à la découverte de cette ville, très accessible en train depuis Tokyo, nous avons commencé par découvrir l’office de tourisme de Seibu line à la gare d’Ikebukuro, ils ont un large choix de prospectus sur les destinations de leurs lignes de train et plus particulièrement pour la région de Chichibu, où il est possible d’avoir plusieurs formules de ticket de train avec la compagnie Seibu Line.
Les tickets journée sont fortement recommandés. Pour 1000 yens il est possible d’aller jusqu’à la ville de Chichibu et pour 1500 yens jusqu’à Nagatoro (on est aussi allé faire un petit tour dans cette petite ville). Cet office de tourisme a aussi des prospectus en français pour bien s’y retrouver. Donc n’hésitez pas ! Et je vous conseille fortement d’y faire un tour avant votre départ pour Chichibu pour ne pas louper des informations bien utiles.
Il y a aussi un autre moyen d’y aller, plus luxueux, mais néanmoins assez accessible. C’est un voyage en train avec la compagnie Seibu, mais avec un train plus privatif et un repas compris dans le prix du ticket. C’est le train « 52 seats of happines » comprenez les 52 sièges du bonheur. Ce train nécessite quand même de réserver au moins 3 mois à l’avance car c’est très populaire pour les japonais.
Nous avons donc eu la chance de pouvoir découvrir cette expérience inoubliable en prenant ce train pour nous diriger, bien installés et bien nourris, en direction de Chichibu. Pour les repas du midi ou du soir, il est servi de délicieux repas français créé par des chefs japonais.
C’était un très bon repas en tout cas avec en plus une exclusivité : un whisky spécialement conçu et servi pour les clients.
Après notre arrivée à la station Seibu-Chichibu, nous nous sommes rendus dans la ville de Nagatoto non loin de là, pour profiter du calme de la ville, des magnifiques paysages et de sa rivière pour y faire une petite balade en barque. D’habitude il est possible de descendre cette rivière par les rapides et prendre un bus pour revenir au point de départ, mais en cette saison, le niveau de l’eau est trop faible, nous avons donc seulement fait un aller-retour d’une vingtaine de minutes, avec de jolies couleurs.
En venant de la station de Nagatoro pour aller à la rivière, il nous a fallu passer par une petite rue commerçante très charmante et calme, avec plein de petites boutiques de nourriture ou artisanales, un endroit parfait pour flâner avant et après la balade en barque.
Notre après-midi a continué avec la dégustation d’une spécialité japonaise de l’été, un Kakigori (glace pilée avec du sirop). Nous sommes entrés dans une petite boutique qui fait les meilleures Kakigori de la région de Saitama. Elle utilise les faibles températures de l’hiver pour préparer, sur un lac, des blocs de glace naturelle pour ensuite les conserver et les utiliser pour créer leurs Kakigori. En général, le stock d’une année et fini au milieu de l’été à cause de la popularité du lieu. Donc ce sont des blocs de glace créés artificiellement, mais avec la même eau naturelle, qui sont ensuite utilisés.
Et durant la dégustation, il nous est proposé une multitude de sirops différents eux-même de fabrication artisanale. Il y a du sirop de fraise, mangue, orange ou même amazake et mon préféré : lait de noisette.
Ensuite, nous nous sommes dirigés vers le temple shintoïste Hodosan, c’est un temple qui est situé à Chichibu depuis 1900 ans. Dans son histoire il a été plusieurs fois reconstruit, jusqu’à récemment avec la dernière reconstruction où il a gagné une étoile dans le guide vert du Michelin en 2011. On y était arrivé en pleine nuit donc pour les photos c’était assez limité.
Pour la deuxième journée, nous avons commencé notre visite par une distillerie de whisky, et pas la moindre, la plus petite distillerie de whisky du Japon : Ichiro’s Malt. C’était une petite visite bien sympathique et instructive sur la fabrication du whisky à petite échelle, suivie bien entendu d’une bonne partie de dégustation de tous les produits de la distillerie.
Et puis fut le temps d’aller manger. Nous avons fait une découverte des plus savoureuses. Dans un petit restaurant dans les hauteurs de la ville de Chichibu, (ce qui nous donne une excellente vue sur la ville en même temps) nous avons découvert le Waraji-don et le Butamiso-don, dans un seul et même bol, c’était divin.
Le Waraji, à la base, est une sandale en paille utilisée par les pèlerins japonais. Le Waraji-don est donc tout simplement un morceau de porc panné en forme de waraji. Et pour le Butamiso-don, ce sont deux tranches de lard marinées dans du miso, puis cuites sur la braise et servi sur un bol de riz, d’une fraicheur absolue. Ce fut donc une magnifique découverte et à mon prochain passage à Chichibu, pour sûr j’y retournerai.
Une fois le ventre bien plein, nous sommes revenus au centre-ville de Chichibu pour y visiter le temple shintoïste principal, le Chichibu-jinja construit il y a 2100 ans et qui est très populaire pour ses sculptures en bois qui ornent le temple. Mais aussi le musée ChichibuMatsuriKaikan où l’on peut y retrouver toute l’histoire des festivals de la ville sur une année, mais surtout l’histoire du principal festival de l’année qui a lieu début décembre (je ferais un petit article sur celui-ci aussi).
Nous avons ensuite emprunté la rue Bamba-dori qui commence en face du sanctuaire de Chichibu et nous amène jusqu’à la station de Seibu-Chichibu. Sur cette rue, il y a une multitude de petites boutiques en tous genres et de vieux bâtiments des années 50 qui nous donnent un joli contraste avec la ligne de train et les petits temples qui suivent cette rue.
Pour finir cette expédition, à la gare de Seibu-Chichibu, nous avons pu profiter du bâtiment Matsuri no Yu avant de repartir sur Tokyo vu que c’est juste devant la gare. Dans ce petit complexe, il est possible d’y manger les spécialités de la région, d’y faire le plein d’achat de souvenir en tous genres et surtout de profiter d’un onsen naturel spécialement créé pour cet endroit (ils ont creusé à 2000 m de profondeur pour trouver cette source naturelle).
Et donc après avoir fait quelques petits achats, nous sommes repartis vers Tokyo avec la ligne Red Arrow qui relie directement Chichibu à Ikebukuro.
En conclusion Chichibu est une ville bien calme et sympathique à découvrir, même si elle est un peu loin de Tokyo, elle vaut le coup d’y passer la journée en utilisant un pass bien avantageux pour découvrir les environs et les spécialités culinaires.